29/10/2015
Didier Lett : Lettres à mon père
Didier Lett, agrégé d'Histoire et Professeur d'Histoire médiévale à l'Université Paris-Diderot (Paris VII) est un spécialiste internationalement reconnu de l'histoire de l'enfance, de la famille, de la parenté et du genre.
Pour ouvrir la nouvelle collection, "Mots Intimes", consacrée à l'art épistolaire et à l'amour des mots qui fait son entrée dans le catalogue des éditions Le Robert, il nous propose un recueil de lettres traitant des relations paternelles et filiales à travers la correspondance de personnages célèbres ou anonymes, de Mozart à Jean Gabin, en passant par Jules Verne, Franz Kafka ou encore François Truffaut...
Les lettres sont présentées par ordre chronologique, chacune précédée d’une courte explication sur l’auteur et d’un décryptage sur le motif de la missive. L’objet livre est assez mignon, petit format, belle police de caractères, illustrations sobres. S’il n’enlaidira pas la bibliothèque d’un honnête homme, on peut néanmoins s’interroger sur son intérêt réel.
Car il n’y a là aucun texte inédit, aucune révélation particulière et l’on serait bien en peine d’en tirer un enseignement enrichissant ou original. Il ne s’agit pas d’un essai ou d’une étude sur la correspondance entre fils et pères ou son évolution à travers les âges, juste une compilation très mince de quelques lettres. Lettres où l’on peut lire, ce qu’on s’attend à y lire, des demandes d’argent (« Après t’avoir affirmé tant de fois que je voulais désormais me suffire à moi-même, je viens encore te demander 200 francs. » Jules Renard à son père) ou des réflexions apeurées de pères effarés par la profession – souvent artistique - envisagée par leur rejeton, (« … ces sociétés d’artistes, dont le nom vous effraye bien plus que la chose ne le mérite. » Jules Verne à son géniteur).
De-ci, de-là, on tombe sur un texte touchant, comme la lettre d’Henriette Guizot âgée de neuf ans, à son papa ministre, s’imaginant le garder pour elle et se marier avec lui. Ou encore, le terrible réquisitoire adressé par François Truffaut à son père adoptif, « Non, je n’ai pas été un « enfant maltraité » mais simplement pas « traité » du tout. »
Tout ceci ne va pas très loin. Donc un gentil petit livre, idéal pour de petits cadeaux… or, voyez comme les choses sont bien faites, Noël approche !
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Didier Lett Lettres à mon père Editions Le Robert collection Mots intimes – 125 pages –
07:57 Publié dans CORRESPONDANCES | Tags : didier lett, jules renard | Lien permanent | Commentaires (2) | Facebook |